La David Bloch Gallery est honorée d’avoir reçu Lek, Sowat et Arnaud Liard pour leur exposition “CONTREBANDE”.
Le vernissage a eu lieu le vendredi 28 Février en présence des artistes et l’exposition a duré jusqu’au 29 Mars 2014.
Lek et Sowat sont au coeur de l’actualité après avoir organisé et exposé au Palais de Tokyo à Paris à deux reprises en 2013 deux évènements majeurs (“Dans les entrailles” et “Terrains Vagues”) au retentissement international suite au succès de leur projet et livre “Mausolée”.
Ils ont participé récemment à une table ronde avec Jacques Villeglé au centre Pompidou, au projet des Bains Douches, à la Tour Paris 13, mais aussi à l’exposition d’Agnès B à la Galerie du Jour en 2013 pour une oeuvre collective avec Jonone.
Ils investiront la galerie avec l’artiste Arnaud Liard et réaliseront en résidence à Marrakech des oeuvres sur toiles, mais aussi sur murs, ainsi que des installations.
« Pionniers d’un travail expérimental collectif dans le graffiti, Lek, Sowat et Arnaud Liard évoluent en France depuis plusieurs années dans les ruines de friches industrielles, territoires de crise du XXIè siècle. Cette pratique urbaine et hors-cadre les a conduits à développer un tracé radical minimaliste que l’on retrouve dans leur récent travail en atelier, en galerie et en institution, autant de lieux qu’ils investissent comme des espaces publics : des zones de rencontres, de passages, de croisements dont il leur faut casser les limites.
Passé conjugué au présent, formes symboliques désacralisées, abstractions calligraphiques, reflets et dissymétries, rigueur mathématique, entrelacs de courbes saccadées et de bandes contre bandes : agissant en faussaires, Lek, Sowat et Arnaud Liard samplent la grammaire de l’art artisanal islamique marocain à travers un travail géométrique complexe et déconstruit.
Le graffiti est vu comme une pollution urbaine. Alors le trio s’est confronté au prestige des ornementations marocaines, trésor de l’histoire du pays et cliché touristique. Fonctionnant comme un recadrage zoomé à grande échelle, les peintures de Lek, Sowat et Liard conservent les combinaisons géométriques infinies et colorées de ces ornements, pour élaborer un focus sur le processus même de construction, sur les grilles géométriques qui servent de pattern et sur la matière brute de la toile de lin. Les lignes peintes se nouent, se percutent, s’interrompent comme des fragments de réseaux inachevés, fracturés et parfois cimentés.
En pleine Biennale de Marrakech, les artistes ont proposé un dispositif autour de l’idée du faux et de la copie originale d’une oeuvre d’art. Une manière de questionner, sans jamais tomber dans le commentaire, le statut de l’oeuvre et la valeur marchande des signatures. Pas étonnant venant d’artistes qui ont fait leurs armes dans une culture clandestine qui se transmet entre groupes, entre “kings” (les maallem) et débutants (les matalleems), dans l’ombre de la rue, où la répétition (du tag, du geste) et l’absence de conservation des oeuvres sont au coeur de la pratique. Un art de contrebande. »
Hugo Vitrani
Journaliste à Mediapart, curator du Lasco Project (Palais de Tokyo)