La galerie est ravie de présenter une nouvelle exposition personnelle de Vincent Abadie Hafez à Marrakech – artiste résident depuis 2010.
A la suite d’une traditionnelle résidence à Marrakech, Vincent Abadie Hafez propose une exposition protéiforme – toiles, papiers et sculptures.
L’artiste nous emmène dans son univers graphique à travers des œuvres marquées par son langage universel et intemporel.
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Intention :
« Dans une continuité et comme un écho de la dernière exposition » Urban Jealousy » en 2017, je me suis fait architecte d’une cité moderne envahie par un flux binaire, transpercée d’ondes et d’algorithmes. Chef d’orchestre organisant les bruits sourds de fragments de lettres, ces proto-alphabets déformés par l’accélération que subissent nos ensembles urbains et leurs habitants, j’ai tenté d’arrêter sur la toile ce
mouvement exponentiel, de fixer en peinture cette vitesse.
En résulte des oeuvres sur toile où transparaît un chaos rempli de paradoxes, d’où explose la vitesse et le mouvement, à l’image d’une société globalisée et coupée du rythme lent de la nature, une cité en proie aux illusions d’un monde techno futuriste.
A l’heure où l’ensemble de l’Humanité prend conscience qu’elle ne fait qu’un avec l’ensemble de la biosphère et du vivant, l’exposition « Hors-Sol » est une allégorie de cette accélération et interroge nos positions et trajectoires : mais où allons nous si vite ? »
© Vincent Abadie Hafez
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La lettre comme fondement d’une abstraction universaliste
« Dans une chorégraphie à l’aisance virtuose, Vincent Abadie Hafez “Zepha”, compose une partition rituelle délivrant la lettre de son carcan sémiotique pour n’en conserver que l’essence d’une esthétique, la portée trans culturelle d’un signe. L’entrelace de caractères aux origines métissées structure une multiplicité de contrastes. Logique formelle et confusion des lignes, pragmatisme et gestuelle instinctive, le point
d’ancrage s’incarne dans le mouvement et l’abstraction qui en émerge. L’ensemble déploie une rythmique concentrée, dynamisée par des espaces réguliers, des respirations silencieuses parfois même insoupçonnées, révélant une oeuvre exigeante et impliquante. Le geste est technique, légataire de pratiques calligraphiques ancestrales et s’enrichit d’une contextualisation urbaine, contrastante et inattendue mais
tellement essentielle pour l’artiste.
La ville, entité désormais rompue aux expérimentations artistiques plurielles, propose une mise en scène parfois monumentale à cette écriture du ressenti. L’effet d’échelle fait honneur à l’une des composantes fondatrices du processus créatif: la régularité du geste, la constance du caractère, converti en symboles picturaux à intervalle fixe. Ancrées dans un environnement de l’ordinaire, les fresques de Zepha
tirent profit des ressources inhérentes à ce médium d’expression qu’il affectionne depuis ses débuts, grâce aux interactions spontanées qu’il provoque.
L’écrit conserve la trace, l’implantation urbaine en décuple la dimension éphémère. Ce paradoxe secondaire est exploité parallèlement à travers la création d’œuvres « palimpsestes », nécessitant l’intervention du spectateur pour dévoiler la création de l’artiste, en éraflant une couche de latex apposée en sur-épaisseur. L’usure, la dégradation, les stigmates du temps infligés à l’œuvre, font dès lors écho à la pratique originelle de l’artiste, le graffiti, en procurant toutefois une réflexion implicite évoquant l’impact de l’homme sur l’espace et le temps et plus largement son rôle à jouer dans l’évolution des rapports interpersonnels dans nos sociétés contemporaines. Soumettant un dialogue authentique entre la conservation d’arts ancestraux (calligraphie traditionnelle, gravure à l’eau forte, marqueterie) mis en relief par une approche actuelle et populaire, sa démarche fait sens dans la diffusion d’un héritage trans-civilisationnel, terreau fertile à la construction d’un avenir où il est permis de rêver, d’avoir foi en l’Homme, en son aptitude à dépasser les clivages.
Artiste nomade, il trouve reconnaissance et respect auprès des fondateurs de la calligraphie urbaine et prend part à des rendez-vous incontournables de la scène artistique internationale.
L’imbrication des caractères arabes et latins écrivent les prémisses d’une histoire collective, d’un langage atemporel, d’une abstraction à intérioriser. Nos alphabets si disparates soient-ils, détiennent une portée fédératrice, transcendant les origines de chacun. Calligraphier pour unir, l’œuvre de Zepha, est imprégnée de ses valeurs; comme une incantation à l’universel, un humanisme contemporain induit par le pouvoir
du signe, fondement commun des civilisations, révélé par un art dépassant toutes frontières, toutes altérités. »
© Urbanity – Urban fine art gallery