Carlos Mare et Vincent Abadie Hafez présentent une exposition commune à partir du Vendredi 18 Décembre à la David Bloch Gallery Marrakech.
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Mare est un New-yorkais, sculpteur / peintre / chercheur / ambassadeur culturel des États-Unis, qui, en 1985 devient le pionnier d’une nouvelle version du graffiti urbain en tant que sculpture moderne.
Tout au long de sa carrière en tant que sculpteur, Mare a constamment apporté des innovations à l’esthétique du genre et au vocabulaire.
Ses sculptures métalliques sont inspirées par son goût pour la forme, la lumière, l’espace, dans un environnement architectural. Son admiration de l’art avant-gardiste et des sculptures du dernier siècle a inspiré la fusion de l’esthétique entre le « style graffiti » et les modernistes du début du 20e siècle.
En tant que membre de l’âge d’or du métro graffiti (1975-1985), il peint sous le surnom de « Mare » qui est un raccourci pour « Nightmare » (=cauchemars). Il a graffé aux côtés de beaucoup de maîtres de cette génération : Kel, Dondi White, Crash, Kase2, Noc167 et beaucoup d’autres.
Son intérêt pour la modernisation de la forme d’art le mène à l’art contemporain comme un moyen permettant de réinterpréter les concepts et l’esthétique du lettrage graffiti.
En tant que sculpteur, Carlos Mare139 Rodriguez a réellement commencé à impacter avec sa sculpture en métal « K » en 1985.
Cela a conduit à une série de sculptures à grande échelle qui étaient au format du lettrage graffiti, mais pliées dans l’espace. En 1986, les sculptures toujours basées sur le lettrage graffiti se complexifièrent au niveau de la construction avec des formes cubistes et futuristes.
Ses sculptures ont été exposées dans le monde entier.
Rodriguez a également conçu et créé le prix pour le BET / Black Entertainment Awards, qui est remis aux comiques, aux athlètes et aux acteurs.
En 2009, Rodriguez a designé son premier bâtiment en utilisant uniquement ses talents sculpturales.
Le travail de Rodriguez (en tant que « Mare 139 ») ont été présentés en 2010 au MOCA de Los Angeles dans le cadre d’une exposition de graffiti et de street art : « Art in the Streets ».
Rodriguez donne également des conférences et écrit à propos de l’évolution et de l’histoire de l’art urbain dans la ville de New York, où il vit.
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Vincent Abadie Hafez (1977).
Cosmopolite, le travail de Vincent Abadie Hafez est le résultat de métissages, aux confluences de plusieurs cultures.
Dès 1988 c’est sous le pseudonyme de Zepha qu’il s’investit au sein du mouvement graffiti. C’est en banlieue parisienne qu’il commence à imposer son nom et celui de son équipe ; il ne s’arrêtera pas depuis…
Il s’approprie l’espace public et bouscule certaines habitudes visuelles : une sur urbanisation latente est en train d’être dénoncé…
Tout comme un mot écrit sur le sable son art se veut tout d’abord éphémère et accessible à tous.
Vincent Abadie Hafez développe un univers et un langage visuels dans lesquels se croisent le travail artisanal des anciennes civilisations, le mouvement Figuration libre, l’ Abstraction lyrique et le street art. Une esthétique à la croisée de deux mondes, l’ancien et le moderne, révélant un juste équilibre du trait instinctif et de la composition réfléchie et dans laquelle l’espace cosmique entrerait en collision avec l’infiniment petit.
Les configurations hybrides révèlent divers aspects, mixant les médiums et métissant les techniques… Naissent alors des totems anthropomorphes en deux dimensions, usés par l’érosion et sur lesquels apparaissent des traces, signes et symboles calligraphiés; les déliés et les pleins qu’on y retrouve aboutissent alors moins à une écriture qu’à une construction.
Un souffle graphique composé de formes sauvages habitées d’une énergie rebelle à volonté humaine qui met en lumière un ordre inhérent à l’équilibre de l’univers, et qui transparaît même au sein d’un chaos supposé.
Contrastes, oppositions et complémentarité enrichissent une production d’oeuvres réalisées sur de multiples supports bruts de récupération, usés par le temps, porteurs de mémoire, aboutissement d’un questionnement sur ce monde semblant oublier les principes mêmes de son existence…